-je m’appelle Samira, j’ai 40 ans et je suis vierge… depuis la naissance (ben voyons ! ça pétille d’intelligence !)…
-bonjour Samira !
-raconte-nous ton histoire Samira !
-quoi mon histoire ? ben mon histoire c’est justement que je n’ai jamais eu d’histoire… jamais de bidule dans le machin-chose… jamais de clou dans le trou, vous comprenez ? jamais de saucisse dans ma marmite… même pas un coup de pinceau comme on dit, ou frotti-frotta avec le moindre couilloneux… rien, walou, nada…
-et le regrettes-tu ?
-si je le regrette…
No way ! je n’irai jamais dans une asso pareille si elle existait !
J’en ai eu l’idée saugrenue en regardant la série « Life ». Les flics sont partis enquêter sur le meurtre d’une nouvelle riche, membre de « l’association des gagnants en loto anonymes » ! il parait que les nouveaux milliardaires dépriment de se retrouver d’un coup au centre de l’intérêt très intéressé de tous les proches (et même les moins proches) cupides et hypocrites.
J’ai alors pensé à l’association qui réglerait mon souci le plus urgent et c’était ça : les vieilles vierges… mais vrai de vrai ! pas la virginité hyménale, organique…
Je vois ma mère passer et je m’imagine vierge à 64 ans… mon hymen s’étant effrité de vieillesse et mon vagin déserté des honnêtes travailleurs qui le maintiennent élastique et luisant… fait dont je ne suis pas certaine : l’élasticité de mon vagin, je veux dire… mais je suppose, je suppose… que de suppositoires tout ça…
Et là je me dis : merde Samira, tu auras 64 ans, sans que personne ne t’ait jamais dit : qu’il est bon de se noyer dans tes boyaux !!
Si je le regrette… trop facile comme question… trop subjective, même enveloppée de tout le désintérêt imaginable et l’empathie possible… Moi-même, je ne me suis jamais posé la question, pour la simple raison que je n’ose pas ébranler mes vieilles convictions classées. Je ne veux pas me pencher sur des questions existentielles d’ordre religieux et sociétal, tout ça pour une question de cul que je peux régler avec un film érotique et une prière pour me laver de mon péché.
Et puis même si je le regrettais, que je balayais d’un revers de main (je balaie bien) toutes mes inhibitions, pensez-vous que je pourrais sortir le soir même, ou même dans un an, trouver un bonhomme et m’écarteler dans son lit pour qu’il m’honore de la visite de son compagnon d’armes? ça va pas?
C’est beaucoup trop compliqué. Il y a une sorte de barrière mentale qui s’est installée et qui s’élève chaque jour un peu plus. C’est difficile de lui faire face et ça sera plus difficile demain. Cette barrière a érigé un plan presque organique qui s’épaissit dans mon entre-jambes. Essayer de le déchiqueter n’est pas à l’ordre du jour.
Si je le regrette… je regrette surtout de ne pas savoir ce que c’est que de fusionner avec un être au point de lui livrer une face bariolée de ces sensations qui font honte… que de se laisser déchoir aux dégradantes hautes voltiges charnelles.
Il parait qu’on me réserve une grosse part au paradis, comme à toutes les vierges. J’espère qu’elle est bien bonne, voire meilleure que celle des pécheresses qui choisissent de consommer sur terre.
Ma mère repasse et je la regarde. Je peux facilement imaginer son air dégoûté et sa figure dédaigneuse en voyant une scène hot à la télé avant qu’on ne s’empresse de zapper la chaine. Je peux aussi me remémorer ses propos lorsque dans une séance de commérage, on parle d’une fille qui s’est laissée habiter par le diable : « elle n’a pas honte ? son postérieur a pris feu comme une chienne ! »
Facile à dire pour toi Lwalida, t’as été mariée à 17 ans.
C’est à croire que le désir est acquis lui aussi chez Ladoule. Bien entendu, les rares fois où il s’est agi de mon frère Jaouad, elle disait : « c’est un homme, il a besoin de se défaire du vice et puis il ne va voir que des putes… de toute façon, les filles de bonnes familles gardent leurs jambes serrées ! »
Bonté divine ! Comment voulez-vous que nos hommes, élevés dans ce mode de pensées, ne soient pas complètement déboussolés, rêvant à la partenaire sexuelle de leurs fantasmes mais s’accrochant à la chaste vision de leurs vieilles mamans. Ce sont bien les mères qui rendent dingues leurs fils, pas la religion… celle là fléchit des fois, pas le conditionnement maternel… et qu’on se le dise bien, les femmes sont toutes de potentielles rivales les unes aux autres. Une femme n'aime pas voir une autre femme s'emparer de l'intérêt et des grâces de ces hommes...
Mère ! un jour je te parlerai de Jaouad et de Kenza sa femme, de leur rencontre… je te dirai avec plaisir comment elle a été la maîtresse de leur ex patron à tous les deux, qu’elle était le coup facile de tout le service avant que les feux de l’amour n’embarquent mon petit frère dans une passion ardente… j’attendrai qu’ils aient deux ou trois gosses pour que tu leur foutes la paix, mais surtout que tu te fasses vieille, tétraplégique et grabataire… car ça va te tuer…
Marocanication
les longues journées d'une vieille fille pleine d'espoir de trouver l"homme" soeur!
samedi 10 juillet 2010
mardi 6 juillet 2010
Je me casse de chez vous!!!
Vivre chez ses parents à 40 ans peut sembler banal, voire évident dans notre société et tout naturellement fatal quand on est née dans le sexe faible. Car au Maroc, tant que tu n’es pas casée, tu es traitée en être jeune, irresponsable et potentielle source à problèmes, ben voyons !
Pas étonnant en un sens. Une société à la sexualité refoulée ne peut qu’associer liberté à débauche. Je me suis longtemps demandé, comme tout le monde je suppose, pour quelle raison l’homme échappait à ces restrictions. Je suis partie dans toute une analyse à la noix que j’ai dissoute dans un bol de hrira un jour de grosse déprime. Mais ça, j’en ferai un autre billet.
En parlant de restrictions, je pense en ce moment à la liberté de vivre seule, au bled. J’ai passé la nuit à imaginer la scène où je leur dirai que je vivrai seule. Ma mère me regardera avec dédain comme si j’avais dit une énième bêtise qui ne ferait que renforcer le manque d’estime qu’elle a pour moi.
Parce que le manque d’estime est quasi indissociable du statut de vieille célibataire : vieille fille c’est certainement une invention féminine, seule une femme peut et sait blesser une autre femme !
Passés les « Meskina » et les « llah ydir li fiha lkhir », on se retourne pour se délecter du petit confort de sa petite vie de famille (même si pas confortable pour un sou) en remerciant le tout puissant de nous avoir évité cette poisse. Non pas poisse… ce n’est même pas pris pour une malédiction mais pour une incompétence, un échec, une incapacité à attirer, à séduire, à donner envie à un homme de faire sa vie avec toi. Même si c’est toi qui refuse l’homme, tu seras toujours la bête en attente d’un maître. Et tu finis par devenir une vieille bête errante parce que personne n’adopte de vieux chiens.
Misanthrope comme je peux être, je me fous pas mal des autres. Je ne les fréquente pas. Mais lire ça sur les visages de ma mère et mon père me détruit chaque jour un peu plus. Mon jeune, très jeune, frère Jaouad, marié il y a déjà 5 ans, me cherche en permanence un parti prenable parmi ses ouvriers et ses subalternes. Un gars de son, ou de mon niveau c’est juste impensable à mon âge. Seule Jamila ma petite sœur, chou à la crème, trouve chaque jour un nouvel argument pour me dégoûter de la vie de couple. A chaque fois que je lui dis que je sors rencontrer quelqu’un, elle saute de joie sans s’en apercevoir.
Vieille fille qui ne bosse pas, c’est le comble. Pourtant, j’ai une formation littéraire assez bonne. Je ne sais pas, je peux rédiger des idioties comme ça à longueur de journée, par exemple... ou taper sur une machine… ou préparer des cafés. Mon chômage ne m’aide pas. Je suis non seulement sans foyer mais également sans revenu. Je suis bonne à tout faire dans les maisons de mes parents, mes oncles et tantes et de mon frère. Jamila n’arrête pas de se révolter contre la tyrannie générale et contre mon exploitation, mais je ne parle pas. Je laisse ma mère et mes tantes sortir des arguments genre : « laisse-la tranquille, on fait tout pour l’occuper la pauvre » ou encore « quand elle aura son propre foyer, on lui rendra tout ce qu’elle fait pour nous »… et je ne parle même pas, au grand désespoir de Jamila.
Mais faire la boniche me blesserait nettement moins si l’on ne me considérait pas comme une invalide, une attardée mentale qu’il faut suivre et réprimander comme une enfant en permanence. Je suis le souffre-douleur des parents qui se prennent la tête dans des chocs de titans et se rabattent sur le premier fruit d’une regrettable union. Quand ils se réconcilient, ils se retrouvent dans leur chambre les vieux parents, ignorant les séquelles sur mon psychique décimé.
Je suis la représentante de la sale progéniture, quand mon frère ou ma sœur contrarie les parents. Je suis une piètre consolation quand ils leurs manquent.
Je suis le générateur de bêtises qu’on doit absolument taire lors des discussions animées, quand je ne suis pas là, on m’appelle, on me pose des questions et m’invite à parler pour me casser. Quand je ne parle pas, on m’attribue des suppositions de réponses parfaitement idiotes et on se marre en ma présence.
Je suis le clown qui doit poursuivre les enfants partout pendant que leurs parents (même plus jeunes que moi) parlent de choses sérieuses : leurs vies, leurs boulots, leurs soucis… j’ai de l’arthrose à 40 ans, j’ai un ongle incarné qui me fout un mal de chien à chaque fois que je marche, mais pas le courage de demander à qui que ce soit de me l’opérer. Courir après les enfants fait partie des corvées monumentales de la semaine. Je dors toujours plus tôt que la normale.
Je suis l’agenda électronique qui doit se rappeler de tout mais qui ne fonctionne même pas bien.
Je suis la honte à cacher quand des amies de ma mère viennent faire les ragots. Ça va certainement parler de mariage et de vieilles-filles.
Quand je leur dirai que je partirai, ils vont crier au scandale, à l’ingratitude, à la honte ! Une « fille » ne vit seule que parce qu’elle veut batifoler… quand ils ont pas cette idée tordue, ils pensent d’elle qu’elle est fille indigne qui lâche ses vieux parents après tout ce qu’ils ont fait pour elle. Ils feront tout pour étrangler l’idée dans son berceau, ignorant qu’elle a déjà pris des dimensions adultes. Je ne peux pas le leur annoncer avant d’avoir trouvé où me nicher.
Je ne veux pas leur expliquer que ça me mine l’existence d’entendre mes parents batifoler le soir à leurs sursauts de libido et me sentir coupable d’être là comme une mineure après l’âge. Je ne veux pas leur dire que ça m’embête de ressentir l’envie de me faire étreindre par quelqu’un dans la solitude de ma nuit. Je ne veux pas leur dire que j’en ai assez des pornos muets et d’étouffer mes gémissements quand je me touche dans la chambre jouxtant la leur. Pauvre de moi qui n’aie connu de modèle que l’extra-large de Rocco.
Aucun homme célibataire ne ressentirait cette gêne en vivant avec sa famille, car en plus d’avoir le service digne d’un hôtel 5*, tout le monde s’en écarterait logiquement pour qu’il puisse se sentir à l’aise, personne ne programmerait son existence en fonction de sa présence et ses services, parce qu’un homme, un vrai, a des occupations, des intérêts et des tâches importantes, y compris celle de sortir à la chasse avec ses potes autour d’une bière.
Je trouverai l’argent pour me louer 8m³ quelque part. Et je m’en irai.
Je parle au futur, pour garder vivant cet espoir, en ultime porte de sortie possible. Le conditionnel me déprimerait davantage.
Un jour, je m’en irai.
Pas étonnant en un sens. Une société à la sexualité refoulée ne peut qu’associer liberté à débauche. Je me suis longtemps demandé, comme tout le monde je suppose, pour quelle raison l’homme échappait à ces restrictions. Je suis partie dans toute une analyse à la noix que j’ai dissoute dans un bol de hrira un jour de grosse déprime. Mais ça, j’en ferai un autre billet.
En parlant de restrictions, je pense en ce moment à la liberté de vivre seule, au bled. J’ai passé la nuit à imaginer la scène où je leur dirai que je vivrai seule. Ma mère me regardera avec dédain comme si j’avais dit une énième bêtise qui ne ferait que renforcer le manque d’estime qu’elle a pour moi.
Parce que le manque d’estime est quasi indissociable du statut de vieille célibataire : vieille fille c’est certainement une invention féminine, seule une femme peut et sait blesser une autre femme !
Passés les « Meskina » et les « llah ydir li fiha lkhir », on se retourne pour se délecter du petit confort de sa petite vie de famille (même si pas confortable pour un sou) en remerciant le tout puissant de nous avoir évité cette poisse. Non pas poisse… ce n’est même pas pris pour une malédiction mais pour une incompétence, un échec, une incapacité à attirer, à séduire, à donner envie à un homme de faire sa vie avec toi. Même si c’est toi qui refuse l’homme, tu seras toujours la bête en attente d’un maître. Et tu finis par devenir une vieille bête errante parce que personne n’adopte de vieux chiens.
Misanthrope comme je peux être, je me fous pas mal des autres. Je ne les fréquente pas. Mais lire ça sur les visages de ma mère et mon père me détruit chaque jour un peu plus. Mon jeune, très jeune, frère Jaouad, marié il y a déjà 5 ans, me cherche en permanence un parti prenable parmi ses ouvriers et ses subalternes. Un gars de son, ou de mon niveau c’est juste impensable à mon âge. Seule Jamila ma petite sœur, chou à la crème, trouve chaque jour un nouvel argument pour me dégoûter de la vie de couple. A chaque fois que je lui dis que je sors rencontrer quelqu’un, elle saute de joie sans s’en apercevoir.
Vieille fille qui ne bosse pas, c’est le comble. Pourtant, j’ai une formation littéraire assez bonne. Je ne sais pas, je peux rédiger des idioties comme ça à longueur de journée, par exemple... ou taper sur une machine… ou préparer des cafés. Mon chômage ne m’aide pas. Je suis non seulement sans foyer mais également sans revenu. Je suis bonne à tout faire dans les maisons de mes parents, mes oncles et tantes et de mon frère. Jamila n’arrête pas de se révolter contre la tyrannie générale et contre mon exploitation, mais je ne parle pas. Je laisse ma mère et mes tantes sortir des arguments genre : « laisse-la tranquille, on fait tout pour l’occuper la pauvre » ou encore « quand elle aura son propre foyer, on lui rendra tout ce qu’elle fait pour nous »… et je ne parle même pas, au grand désespoir de Jamila.
Mais faire la boniche me blesserait nettement moins si l’on ne me considérait pas comme une invalide, une attardée mentale qu’il faut suivre et réprimander comme une enfant en permanence. Je suis le souffre-douleur des parents qui se prennent la tête dans des chocs de titans et se rabattent sur le premier fruit d’une regrettable union. Quand ils se réconcilient, ils se retrouvent dans leur chambre les vieux parents, ignorant les séquelles sur mon psychique décimé.
Je suis la représentante de la sale progéniture, quand mon frère ou ma sœur contrarie les parents. Je suis une piètre consolation quand ils leurs manquent.
Je suis le générateur de bêtises qu’on doit absolument taire lors des discussions animées, quand je ne suis pas là, on m’appelle, on me pose des questions et m’invite à parler pour me casser. Quand je ne parle pas, on m’attribue des suppositions de réponses parfaitement idiotes et on se marre en ma présence.
Je suis le clown qui doit poursuivre les enfants partout pendant que leurs parents (même plus jeunes que moi) parlent de choses sérieuses : leurs vies, leurs boulots, leurs soucis… j’ai de l’arthrose à 40 ans, j’ai un ongle incarné qui me fout un mal de chien à chaque fois que je marche, mais pas le courage de demander à qui que ce soit de me l’opérer. Courir après les enfants fait partie des corvées monumentales de la semaine. Je dors toujours plus tôt que la normale.
Je suis l’agenda électronique qui doit se rappeler de tout mais qui ne fonctionne même pas bien.
Je suis la honte à cacher quand des amies de ma mère viennent faire les ragots. Ça va certainement parler de mariage et de vieilles-filles.
Quand je leur dirai que je partirai, ils vont crier au scandale, à l’ingratitude, à la honte ! Une « fille » ne vit seule que parce qu’elle veut batifoler… quand ils ont pas cette idée tordue, ils pensent d’elle qu’elle est fille indigne qui lâche ses vieux parents après tout ce qu’ils ont fait pour elle. Ils feront tout pour étrangler l’idée dans son berceau, ignorant qu’elle a déjà pris des dimensions adultes. Je ne peux pas le leur annoncer avant d’avoir trouvé où me nicher.
Je ne veux pas leur expliquer que ça me mine l’existence d’entendre mes parents batifoler le soir à leurs sursauts de libido et me sentir coupable d’être là comme une mineure après l’âge. Je ne veux pas leur dire que ça m’embête de ressentir l’envie de me faire étreindre par quelqu’un dans la solitude de ma nuit. Je ne veux pas leur dire que j’en ai assez des pornos muets et d’étouffer mes gémissements quand je me touche dans la chambre jouxtant la leur. Pauvre de moi qui n’aie connu de modèle que l’extra-large de Rocco.
Aucun homme célibataire ne ressentirait cette gêne en vivant avec sa famille, car en plus d’avoir le service digne d’un hôtel 5*, tout le monde s’en écarterait logiquement pour qu’il puisse se sentir à l’aise, personne ne programmerait son existence en fonction de sa présence et ses services, parce qu’un homme, un vrai, a des occupations, des intérêts et des tâches importantes, y compris celle de sortir à la chasse avec ses potes autour d’une bière.
Je trouverai l’argent pour me louer 8m³ quelque part. Et je m’en irai.
Je parle au futur, pour garder vivant cet espoir, en ultime porte de sortie possible. Le conditionnel me déprimerait davantage.
Un jour, je m’en irai.
rencard raté... zyeutage cynique
Je suis la reine des rencards foireux. Quand ce n’est pas moi qui retrousse ma poisse pour le rater, c’est le destin qui s’acharne pour me fucker ma gueule.
« Mon visage » jeun fille, voyons !
Mon territoire facial, ma zone franche que tout le monde peut visiter sans se faire taxer de voyeur… enfin, quand il se limite à mater… car dans ce café par exemple, tout le monde regarde tout le monde, et pas que pour mater. On dirait qu’on joue à Tajine l7out… vous savez, ce jeu où il faut fixer l’autre sans pouffer de rire en premier…
Moi je n’ai franchement aucune envie de rire. Sans parler de ma tendance à me gratter quand je suis seule. Je suis une sociophobe borderline. La preuve : ça fait une heure que j’aurais dû partir, quand j’ai compris qu’il « ne viendra pas ce soir », mais je redoute tellement les regards qui me poursuivront, les commentaires et blagues faites dans mon dos, à mon dos, mon cul et mes pieds… je sais que je ne suis pas spécialement visée, car ces gens là sont là pour ça… pour distiller une bonne dose de méchanceté conviviale. Je dis conviviale parce qu’ils doivent s’aimer entre eux, de s’offrir des séances d’aussi bon fou-rire.
Je parle bien de ce groupe, 4 mecs et une ébouriffée, sapés comme les blédards qu’ils sont… des gueux qui s’ignorent, ou peut être pas !
J’étais là avant eux, c’est ce qui fait que je n’ai pas subi leur matage intensif. Faut dire que j’ai évité de me lever même avec ma vessie gorgée qui nourrit encore l’infime espoir de gicler. Mais je les ai vus regarder les autres. Ces autres que j’ai moi-même matés parce que je n’avais rien à faire, mais également pour faire diversion. Sembler en méditation plutôt qu’en solitude post-lapin…
Ce qui est marrant quand tu es dans une petite ville, c’est que chaque inauguration de commerce est considérée comme un événement. Les gens se pointent à l’ouverture et s’approprient l’endroit comme s’il avait toujours fait parti de leur existence, certainement pour faire moins blédards…
« Mal centre commercial 3amerna ma kelnah ? » dirait une vieille blague marocaine.
Mais ce groupe de gens là, par exemple, n’a pas trop l’habitude quand même. Ils viennent en groupe pour se taper les bons vieux fous-rires conviviaux parce que s’ils viennent seuls, ils risquent fort bien de se trouver en situation de victime à un autre groupe de gueux.
Je ne parlerai pas de mon rencard raté. C’est un con que j’ai chopé sur le net. Il n’est pas venu, ou peut être que si mais qu’il n’a pas accroché. On peut pas plaire à tout le monde… entre nous, je commence à croire que je ne plais à personne. Mais ça c’est une histoire qui me donne des aigreurs d’estomac.
Je suis des yeux deux adolescentes mimis et super-excitées qui font un paris/Dakar dans les couloirs du centre commercial. Elles viennent des fois se joindre à d’autres ados attablés sur la terrasse puis se relèvent comme électrisées pour faire un autre tour. J’envie les jambes de la brunette. J’ai jamais pu montrer les baguettes qui me servent de jambes tellement elles contrastent avec mon torse démesurément baraqué. Mais ça aussi c’est une autre histoire avec d’autres aigreurs. Pour me consoler, je me dis que seul le cul compte. Le mien est encore bien ferme et rond. Je le regarde tous les jours.
J’ai vu un gars à l’entrée de ce café niché sur la terrasse du centre commercial. Un beau mec, costard cravate, mais légèrement défraichi. Il a dû attendre longtemps dans cet accoutrement, dans ce style et dans cet air de séducteur. Il a dû être tendance à une époque, mais il traine un parfum d’archives. Je sais pas. En tout cas, il regarde tout ce qui passe avec la ferme intention d’exploiter enfin son patrimoine maintenant que le centre commercial attire plus de minettes. Je ne dirais pas non s’il m’abordait. Mais je ne suis pas le genre de filles qui attire sur la place publique.
Un tee-shirt vert flashy me fait tourner la tête. Est-ce qu’elle l’a fait exprès de mettre une couleur tapante à outrance ? Peut être pour montrer ses muscles, car la première impression qu’on a, c’est que c’est une boxeuse. Avec un peu de bedaine quand même et des poignets d’amour… si on peut les surnommer ainsi ! On vous a pas dit mademoiselle que le Slim ou le Skinny a été créé spécialement pour Kate Moss, alias la Brindille ? La mode est un fléau !
J’entends le groupe de blédards rire de plus en plus fort. Ils rigolent de tout ! La forme du cheese-cake, les habits de la vieille petite française, les accessoires bling-bling d’une bimbo deuxième choix, des « So So So So » dans les paroles de « Good bye my lover » que le café nous passe en boucle… l’ébouriffée se sent privilégiée d’être entourée de si redoutables critiques ; elle doit certainement remercier dieu d’être leur pote plutôt qu’une de leurs victimes.
Les deux adolescentes arrêtent enfin de tourner en rond. Je comprends alors qu’elles attendaient leurs petits copains. Chacun des deux boutonneux embrasse sa copine et serre la main de la copine de l’autre… pas encore entamé les plans échangistes.
A ma droite, 4 jeunes femmes, entre 20 et 30 ans, avec des lèvres soulignées en cœur, de grosses lunettes, de bien gros bras nus à la chair fraîche et des décolletés variant entre timide et presque topless. L’une d’elle traine une gamine de 7 ans maximum qui boit leur dialogue avec une avidité perverse. Tout ce qu’il faut pour en faire une petite vicieuse dès que ses mamelons poindront. Elles ne gênent pas pour raconter à tout le café leurs péripéties amoureuses. Avant de se lever, elles lèvent les mains pour prier en chœur de se marier toutes les quatre avant la fin de l’été. Rires clinquants. 2 voisins zmagris, boules à zéro, sacs en bandoulière, se parlent dans leur accent de cité que je ne déchiffre qu’à moitié. Mais il est clair qu’ils ont bien envie de profiter du produit bio du bled. Même le groupe de gueux, se mettent à mater sans railler. L’ébouriffée se sent délaissée.
Quatre autres ados viennent s’attabler pour réviser ! à la guerre comme à la guerre, munitions prêtes rapidement étalées sur la table. Des sandwichs qu’ils mangent avant d’ouvrir leurs bouquins, des bonbons achetés au centre commercial et un litre de lait que le serveur n’a pas l’air d’apprécier. Il leur apporte pourtant des verres pour masquer le produit illicite avant que ça n’attire l’attention du proprio... en souvenir du bon vieux temps dans les rangs de l’école.
Deux garçons se mettent à arpenter les couloirs. En bas, l’un d’eux m’a demandé 3 dh pour prendre un bus pour aller je ne sais où. Je leur ai donné pour éviter de me faire lyncher par eux. Quand on commence à craindre les enfants, où va le monde… Ils s’offrent deux Pepsi, au prix de 4 voyages en bus pour le plaisir de rentrer dans ces endroits de « luxe » et de ne pas gâcher tout le gel qu’ils ont généreusement étalé sur leurs crinières. Dommage que leurs dents pourris et leur accent effroyable trahissent leur nature souillon.
Un verre se casse derrière moi, je me retourne par réflexe et c’est là que je croise ma tête. Soupir. C’est trop demander que de vouloir ressembler à l’une de ces filles qui plaisent ? je ne veux pas être Zeta-Jones, je ne l’assumerais même pas ! Je ne veux pas être un sex-symbol… les sex-symbols meurent seuls de toute façon. Je ne sais pas si je peux être le symbole de quoi que ce soit, la beauté n’étant pas dans le contrat de ma conception.
Tous les regards se figent soudain, à l’entrée spectaculaire d’une nana super canon, super élégante, comme détachée d’un magazine étranger pour se désaltérer dans ce trou perdu. Les gueux, qui étaient bien partis dans une lancée hilare de railler tout et rien, se sentent presque lésés par le regard horrifié et dégoûté de la star. Ils se la bouclent avec ce sentiment d’infériorité partagé dans un silence réprobateur. Moi qui me sens hors du décor, je ne peux que m’amuser de leur complexe profond. Enfin, l’ébouriffée parle : mais pour qui elle se prend celle là ? Et les insultes fusent, les blagues aussi et des rires tout ce qu’il y a de pas sincère. Je suis à la fois contente qu’ils se la bouclent et désolée pour eux, de se sentir ainsi gênés pour ce qu’ils sont, ou pour ce qu’ils ne seront jamais. Assez de compassion : bien fait pour leurs gueules !!!
Mon téléphone sonne… ça doit être Nadia qui s’inquiète de mon retard. Nadia c’est ma meilleure copine, mariée depuis 5 ans, mère de deux enfants, elle rêve de me voir casée. Mais c’est compter sans ma poisse, mon peu de charme et mon cynisme. Mais non ! ce n’est pas Nadia mais Mourad : mon rencard !!
« Allo ? »
« Allo, Samira ? Je suis désolé, j’ai été retenu par ce salaud de patron….. bla bla bla… est-ce que je peux encore te voir ? »
Merde ! Il ne va quand même pas croire que je l’ai attendu tout ce temps là ! Mais envie quand même de voir sa tronche !
« à vrai dire je suis descendue faire des courses au centre commercial, j’en ai encore pour 15 minutes alors si tu veux tu peux m’attendre au café ! »
Et voilà le travail. Je vais enfin faire cette rencontre. Je ne sais pas tout à fait à quoi il ressemble (une photo de loin) et à vrai dire je m’en fous. Je ne nourris plus l’espoir de tomber une belle gueule. Je prends enfin mon courage à deux mains et je me lève de ce siège en m’exposant au risque de me faire railler par les gueux blessés. Ça m’importe peu maintenant que je les ai vus brisés, en fait. Y a encore une certaine justice dans ce monde…
Je me lève à peine de mon siège, que Mourad entre déjà par la porte : oh merde ! je voulais me regarder dans une glace avant et puis je n’ai aucun sachet de courses. Dans ma hâte de l’éviter, je lui rentre dedans…
Une odeur aveuglante envahit mes narines et mes lobes cérébraux d’un coup de fouet ! Un relent hargneux rageant contre la chaleur et les hommes ! Sueur et haleine syncopantes à te propulser dans le collapsus !!
Je ne sais pas s’il a eu le temps de me reconnaitre, je continue ma route en prenant mes jambes à mon cou…
« Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ! »
« Mon visage » jeun fille, voyons !
Mon territoire facial, ma zone franche que tout le monde peut visiter sans se faire taxer de voyeur… enfin, quand il se limite à mater… car dans ce café par exemple, tout le monde regarde tout le monde, et pas que pour mater. On dirait qu’on joue à Tajine l7out… vous savez, ce jeu où il faut fixer l’autre sans pouffer de rire en premier…
Moi je n’ai franchement aucune envie de rire. Sans parler de ma tendance à me gratter quand je suis seule. Je suis une sociophobe borderline. La preuve : ça fait une heure que j’aurais dû partir, quand j’ai compris qu’il « ne viendra pas ce soir », mais je redoute tellement les regards qui me poursuivront, les commentaires et blagues faites dans mon dos, à mon dos, mon cul et mes pieds… je sais que je ne suis pas spécialement visée, car ces gens là sont là pour ça… pour distiller une bonne dose de méchanceté conviviale. Je dis conviviale parce qu’ils doivent s’aimer entre eux, de s’offrir des séances d’aussi bon fou-rire.
Je parle bien de ce groupe, 4 mecs et une ébouriffée, sapés comme les blédards qu’ils sont… des gueux qui s’ignorent, ou peut être pas !
J’étais là avant eux, c’est ce qui fait que je n’ai pas subi leur matage intensif. Faut dire que j’ai évité de me lever même avec ma vessie gorgée qui nourrit encore l’infime espoir de gicler. Mais je les ai vus regarder les autres. Ces autres que j’ai moi-même matés parce que je n’avais rien à faire, mais également pour faire diversion. Sembler en méditation plutôt qu’en solitude post-lapin…
Ce qui est marrant quand tu es dans une petite ville, c’est que chaque inauguration de commerce est considérée comme un événement. Les gens se pointent à l’ouverture et s’approprient l’endroit comme s’il avait toujours fait parti de leur existence, certainement pour faire moins blédards…
« Mal centre commercial 3amerna ma kelnah ? » dirait une vieille blague marocaine.
Mais ce groupe de gens là, par exemple, n’a pas trop l’habitude quand même. Ils viennent en groupe pour se taper les bons vieux fous-rires conviviaux parce que s’ils viennent seuls, ils risquent fort bien de se trouver en situation de victime à un autre groupe de gueux.
Je ne parlerai pas de mon rencard raté. C’est un con que j’ai chopé sur le net. Il n’est pas venu, ou peut être que si mais qu’il n’a pas accroché. On peut pas plaire à tout le monde… entre nous, je commence à croire que je ne plais à personne. Mais ça c’est une histoire qui me donne des aigreurs d’estomac.
Je suis des yeux deux adolescentes mimis et super-excitées qui font un paris/Dakar dans les couloirs du centre commercial. Elles viennent des fois se joindre à d’autres ados attablés sur la terrasse puis se relèvent comme électrisées pour faire un autre tour. J’envie les jambes de la brunette. J’ai jamais pu montrer les baguettes qui me servent de jambes tellement elles contrastent avec mon torse démesurément baraqué. Mais ça aussi c’est une autre histoire avec d’autres aigreurs. Pour me consoler, je me dis que seul le cul compte. Le mien est encore bien ferme et rond. Je le regarde tous les jours.
J’ai vu un gars à l’entrée de ce café niché sur la terrasse du centre commercial. Un beau mec, costard cravate, mais légèrement défraichi. Il a dû attendre longtemps dans cet accoutrement, dans ce style et dans cet air de séducteur. Il a dû être tendance à une époque, mais il traine un parfum d’archives. Je sais pas. En tout cas, il regarde tout ce qui passe avec la ferme intention d’exploiter enfin son patrimoine maintenant que le centre commercial attire plus de minettes. Je ne dirais pas non s’il m’abordait. Mais je ne suis pas le genre de filles qui attire sur la place publique.
Un tee-shirt vert flashy me fait tourner la tête. Est-ce qu’elle l’a fait exprès de mettre une couleur tapante à outrance ? Peut être pour montrer ses muscles, car la première impression qu’on a, c’est que c’est une boxeuse. Avec un peu de bedaine quand même et des poignets d’amour… si on peut les surnommer ainsi ! On vous a pas dit mademoiselle que le Slim ou le Skinny a été créé spécialement pour Kate Moss, alias la Brindille ? La mode est un fléau !
J’entends le groupe de blédards rire de plus en plus fort. Ils rigolent de tout ! La forme du cheese-cake, les habits de la vieille petite française, les accessoires bling-bling d’une bimbo deuxième choix, des « So So So So » dans les paroles de « Good bye my lover » que le café nous passe en boucle… l’ébouriffée se sent privilégiée d’être entourée de si redoutables critiques ; elle doit certainement remercier dieu d’être leur pote plutôt qu’une de leurs victimes.
Les deux adolescentes arrêtent enfin de tourner en rond. Je comprends alors qu’elles attendaient leurs petits copains. Chacun des deux boutonneux embrasse sa copine et serre la main de la copine de l’autre… pas encore entamé les plans échangistes.
A ma droite, 4 jeunes femmes, entre 20 et 30 ans, avec des lèvres soulignées en cœur, de grosses lunettes, de bien gros bras nus à la chair fraîche et des décolletés variant entre timide et presque topless. L’une d’elle traine une gamine de 7 ans maximum qui boit leur dialogue avec une avidité perverse. Tout ce qu’il faut pour en faire une petite vicieuse dès que ses mamelons poindront. Elles ne gênent pas pour raconter à tout le café leurs péripéties amoureuses. Avant de se lever, elles lèvent les mains pour prier en chœur de se marier toutes les quatre avant la fin de l’été. Rires clinquants. 2 voisins zmagris, boules à zéro, sacs en bandoulière, se parlent dans leur accent de cité que je ne déchiffre qu’à moitié. Mais il est clair qu’ils ont bien envie de profiter du produit bio du bled. Même le groupe de gueux, se mettent à mater sans railler. L’ébouriffée se sent délaissée.
Quatre autres ados viennent s’attabler pour réviser ! à la guerre comme à la guerre, munitions prêtes rapidement étalées sur la table. Des sandwichs qu’ils mangent avant d’ouvrir leurs bouquins, des bonbons achetés au centre commercial et un litre de lait que le serveur n’a pas l’air d’apprécier. Il leur apporte pourtant des verres pour masquer le produit illicite avant que ça n’attire l’attention du proprio... en souvenir du bon vieux temps dans les rangs de l’école.
Deux garçons se mettent à arpenter les couloirs. En bas, l’un d’eux m’a demandé 3 dh pour prendre un bus pour aller je ne sais où. Je leur ai donné pour éviter de me faire lyncher par eux. Quand on commence à craindre les enfants, où va le monde… Ils s’offrent deux Pepsi, au prix de 4 voyages en bus pour le plaisir de rentrer dans ces endroits de « luxe » et de ne pas gâcher tout le gel qu’ils ont généreusement étalé sur leurs crinières. Dommage que leurs dents pourris et leur accent effroyable trahissent leur nature souillon.
Un verre se casse derrière moi, je me retourne par réflexe et c’est là que je croise ma tête. Soupir. C’est trop demander que de vouloir ressembler à l’une de ces filles qui plaisent ? je ne veux pas être Zeta-Jones, je ne l’assumerais même pas ! Je ne veux pas être un sex-symbol… les sex-symbols meurent seuls de toute façon. Je ne sais pas si je peux être le symbole de quoi que ce soit, la beauté n’étant pas dans le contrat de ma conception.
Tous les regards se figent soudain, à l’entrée spectaculaire d’une nana super canon, super élégante, comme détachée d’un magazine étranger pour se désaltérer dans ce trou perdu. Les gueux, qui étaient bien partis dans une lancée hilare de railler tout et rien, se sentent presque lésés par le regard horrifié et dégoûté de la star. Ils se la bouclent avec ce sentiment d’infériorité partagé dans un silence réprobateur. Moi qui me sens hors du décor, je ne peux que m’amuser de leur complexe profond. Enfin, l’ébouriffée parle : mais pour qui elle se prend celle là ? Et les insultes fusent, les blagues aussi et des rires tout ce qu’il y a de pas sincère. Je suis à la fois contente qu’ils se la bouclent et désolée pour eux, de se sentir ainsi gênés pour ce qu’ils sont, ou pour ce qu’ils ne seront jamais. Assez de compassion : bien fait pour leurs gueules !!!
Mon téléphone sonne… ça doit être Nadia qui s’inquiète de mon retard. Nadia c’est ma meilleure copine, mariée depuis 5 ans, mère de deux enfants, elle rêve de me voir casée. Mais c’est compter sans ma poisse, mon peu de charme et mon cynisme. Mais non ! ce n’est pas Nadia mais Mourad : mon rencard !!
« Allo ? »
« Allo, Samira ? Je suis désolé, j’ai été retenu par ce salaud de patron….. bla bla bla… est-ce que je peux encore te voir ? »
Merde ! Il ne va quand même pas croire que je l’ai attendu tout ce temps là ! Mais envie quand même de voir sa tronche !
« à vrai dire je suis descendue faire des courses au centre commercial, j’en ai encore pour 15 minutes alors si tu veux tu peux m’attendre au café ! »
Et voilà le travail. Je vais enfin faire cette rencontre. Je ne sais pas tout à fait à quoi il ressemble (une photo de loin) et à vrai dire je m’en fous. Je ne nourris plus l’espoir de tomber une belle gueule. Je prends enfin mon courage à deux mains et je me lève de ce siège en m’exposant au risque de me faire railler par les gueux blessés. Ça m’importe peu maintenant que je les ai vus brisés, en fait. Y a encore une certaine justice dans ce monde…
Je me lève à peine de mon siège, que Mourad entre déjà par la porte : oh merde ! je voulais me regarder dans une glace avant et puis je n’ai aucun sachet de courses. Dans ma hâte de l’éviter, je lui rentre dedans…
Une odeur aveuglante envahit mes narines et mes lobes cérébraux d’un coup de fouet ! Un relent hargneux rageant contre la chaleur et les hommes ! Sueur et haleine syncopantes à te propulser dans le collapsus !!
Je ne sais pas s’il a eu le temps de me reconnaitre, je continue ma route en prenant mes jambes à mon cou…
« Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ! »
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